dimanche 23 novembre 2008

pepitoscope, 22 novembre 2008

"On vit nos vies comme si c'étaient des brouillons et qu'après on allait tout pouvoir recommencer au propre, ben non ! Le brouillon, c'est le propre !"


































"Comment dit on "mémoire" en arabe ?"

"Seuls" de Wajdi Mouawad m'a profondément bouleversé et traumatisé. Ce nouveau spectacle, un solo d'une précision chirurgicale, au delà du trivial et du banal de la première partie parvient tout de même à dynamiter les codes de la représentation théâtrale et d'émouvoir sans paroles. Comme s'il avait fait la synthèse de toutes les avant-gardes pour atteindre une forme de dramaturgie non verbale. Une comédienne derrière moi disait qu'il a le talent de mettre en scène l'inconscient humain. Elle avait totalement raison, ici, c'est ce qu'il y a au delà des mots qui est exprimé. Ce sont les cellules, les chromosomes, les connexions neuroniques qui ont enfin leur place sur une scène de théâtre. Certains ont eu le courage de se lever pour applaudir, un peu comme devant les grands Pippo Delbono, je n'en ai pas même eu la force. Ces images m'ont obsédé toute la nuit au point de n'en pas dormir et aujourd'hui, je pense qu'elles vont me poursuivre encore longtemps. Wajdi Mouawad fait une fois encore la preuve qu'il fait incontestablement partie des très grands créateurs du théâtre contemporain. (Petite précision, pas besoin d'être familier de l'oeuvre immense de Robert Lepage à laquelle il est souvent fait réfénce ici pour apprécier le spectacle. Les 1500 pages du "cadre comme espace identitaire dans les solos de Robert Lepage" sont finalement un vibrant hommage d'un jeune auteur à son maître mais pas que...)

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